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En 1844, Heinrich Heine, en exil depuis treize ans à Paris, voyage en Allemagne pour aller rendre visite à son éditeur. Il en tire une épopée, Allemagne. Un conte d’hiver

En la lisant dans le train qui faisait le trajet en sens inverse, j’ai voulu faire comme lui. C’est sans doute raté, mais j’ai bien rigolé.


A la gare de l’est, terminus de ce train,

Je descends de voiture et les distingue au loin.

Ils marchent lentement, le regard aux aguets

Trois militaires vigipiratent le quai.

Loin de me demander si ces jeunes recrues

Aux enfants de Bangui (à ce que dit l’ONU)

Ont donné un peu trop, j’admire le génie

De la nation française et de son infant’rie.

Voyez-vous, dans une gare, le danger vient d’en haut,

Et pour parler crûment, des fientes des oiseaux.

Si sur eux d’aventure un pigeon s’oubliait,

Leurs treillis adaptés la tâche cacheraient.

Je cours vers les soldats pour les féliciter.

Mon âme patriote est remplie de fierté

A l’idée magnifique d’un succès militaire

Même si ce dernier n’est que vestimentaire.

Refusant mes louanges, on me traite en suspect.

Ils ouvrent ma valise, reniflent mes effets.

"Monsieur, me disent-ils, vous avez là commis

il y a quelques lignes, un bien grave délit.

Dans sa dernière oukase, notre aimé président

Toute fausse nouvelle, interdit sagement.

Or ‘succès militaire’, pour la France en tous cas,

Est un oxymoron que punit cette loi.

Nos victoires à nous, on en est fiers aussi,

Elles sont dans les non-lieux du parquet de Paris.

Nous rêvons en secret de refaire Iéna -

Puiss’ la pensée complexe nous mener jusque là !"

Mon amende payée, direction la sortie.

Après huit ans d’exil, c’est la gastronomie

Qui m’a le plus manqué. Magenta, République,

Enfin j’ouvre la port’ du repère bachique.

Fini le chou trop cuit et les pommes de terre !

Je suis en appétit, à moi la bonne chère !

Je passe commande à la caissière stoïque

Les papilles ravies, seul au milieu du Quick.

Big up à Ringelnatz et à Heinrich Heine !

Google Translate aidant, j’ai tout pompé sur eux.

Je remercie aussi mes muses du moment:

Macron, Trump et puis Valls. Ne changez rien, vraiment.

Notes

Comme ce texte ne sera jamais sur Rapgenius, voici les références: